Prise de note sans prise de tête # 3 : LA VOCATION ET RAISON D'ETRE

LA VOCATION ET RAISON D'ETRE

 

Prise de notes sans prise de tête

de la WebConference de Laurent Austin, Facilitateur et révélateur de talents et Jean Watin-Agouard, historien vocatiologue

par @Cecilia Vendramini @La Maison du Management

 

Connaissez-vous la parabole du tailleur de pierre ?

Sur un chantier, trois tailleurs de pierre travaillent chacun de leur côté. Un homme s’approche et s’adresse au premier « Que faites-vous ? » demande-t-il, « Je taille une pierre » répond le premier tailleur de pierre.

L’homme se tourne, alors, vers de deuxième tailleur de pierre et lui pose la même question « Que faites-vous ? », « Je construis un pont » lui explique-t-il.

Enfin, l’homme interroge le troisième tailleur de pierre « Et vous, que faites-vous ? », « Je relie les Hommes » lui répond-il.

 

Que nous dit cette histoire ? (Que la parité n’est pas la règle chez les tailleurs de pierre… ok, c’est dit)

Le premier tailleur de pierre parle de son métier, le deuxième contribue à un projet tandis que le troisième, lui, a trouvé sa vocation. Car nous voici au cœur de notre sujet : la vocation. C’est Jean Watin-Agouard, vocatiologue (et créateur inspiré de mots qui n’existe pas ;) j’adore !) et Laurent Austin, facilitateur, révélateur de talents (et marketeur reconverti) qui nous en parlent.

Mais reprenons notre histoire car elle illustre combien la vocation émancipe et libère. Autrement dit, aujourd’hui, notre troisième homme taille des pierres, mais il sera, peut-être, demain, opérateur téléphonique ou conseiller conjugal (et pourquoi pas ?) si sa vocation est bien de « Relier les Hommes ».

Soyons clairs, la vocation relève de l’intime, on ne peut pas la décréter, on doit la trouver, c’est un chemin, parfois long. C’est « la voix qui me dit ma voie ».

Trouver sa vocation, c’est formidable, c’est enthousiasmant, ça ouvre le champ des possibles mais surtout ça constitue notre socle de singularité et d’humanité – et, last but not least, ça nous distingue naturellement des autres.

On a attribué, jusqu’à présent, la notion de vocation aux prêtes, aux enseignants ou aux artistes. Il faut changer de paradigme, tout le monde est concerné. Et plus on s’y prend tôt, mieux c’est. Arrêtons de demander aux enfants quel métier ils veulent faire plus tard, mais aidons-les à trouver ce qui les fait vibrer ! Parce qu’une vocation, c’est un précieux, comme un fil d’or que l’on déroulerait tout au long de sa vie.

 

Très bien, mais quel rapport avec la raison d’être des entreprises ?

Un rapport vital. L’entreprise est le lieu où l’on produit, crée, vit ensemble, pourtant c’est aussi le lieu des bore et des burn-out, malgré les Chief Happyness Officers, le management de proximité ou les injonctions de bienveillance. Les entreprises réfléchissent leur raison d’être. Très bien.  Elles doivent maintenant s’interroger sur les « raisons d’en être » ou « d’y être ».

C’est la conjonction des vocations entreprises-salariés, le fait qu’elles se servent les unes les autres qui donne au salarié sa légitimité et son potentiel, et à l’entreprise, sa pleine puissance. La vrai challenge de la vocation est là, dans cette quête à la fois individuelle et collective.

 

Mais si le tailleur de pierre poursuit sa vocation, il va quitter l’entreprise quand le pont sera construit ?

Peut-être, oui. Et d’autres le remplaceront. Mais peut être pas. L’entreprise doit rendre possible une meilleure connexion à soi, à ses envies, car c’est une force individuelle et collective. (Et ça participe de l’envie de rester ;)

Les entreprises en ne s’intéressant qu’aux fonctions de leur salariés créent des « fonctionnaires », or elles ont besoin d’ « actionnaires », de personnes engagées dans l’action. Et quand on est dans l’action, on n’a tout simplement pas envie de partir.

 

Donc la vraie question, c’est comment les singularités de chacun peuvent être mises au service de l’entreprise ?

Cette approche appelle une nouvelle gouvernance au sein de l’entreprise, moins hiérarchique si l’on veut plus d’engagement. L’intelligence collective est l’approche qui permet de faire contribuer les salariés au projet dans la valorisation de leurs singularités. Car le salarié ne sera collaborateur qui s’il coopère, contribue, bref s’il est associé à l’entreprise, s’il est avec / au côté et pas en dessous.

Cette approche appelle un nouveau leadership, car le leader reste déterminant à entrainer cette dynamique, à porter une vision – qui n’est plus le saint graal mais juste un outil à court terme pour bâtir une stratégie au service de la raison d’être.

Enfin, cette approche repense le rôle du manager qui devient un facilitateur qui s’inscrit dans un rapport empathique de coopération plutôt que dans une relation filiale et pyramidale.

 

Alors pour ceux qui douteraient encore, rappelons que les plus grands créateurs, quels qu’ils soient, de Coco Chanel à Steve Jobs avaient pour dessein de changer le monde et pour destin de le faire.

La vocation relève d’un enjeu, personnel, sociétal et universel.

 

 

 

 

 

NOS EXPERTS :     

   

 

Jean WATIN-AUGOUARD

« Vocatiologue », Historien, Journaliste, Auteur, Conférencier

  • Il est diplômé de l’Institut d’Etudes politiques de Paris et titulaire d’un DEA d’Histoire.
  • Conseil en valorisation des entreprises et des marques par leur histoire humaine et leur contribution au bien commun. Auteur de livres sur les marques et leurs créateurs, il souhaite partager son expérience et ses recherches afin que chacun puisse trouver et accomplir sa vocation.
  • Il fait, aujourd’hui, de la vocation, un impératif catégorique. Son livre 
    « Osons notre vocation » nous encourage à oser prendre notre vie en main, en cœur et en esprit. De là, la raison d’être de l’entreprise, quelle qu’elle soit, pourra se conjuguer avec la raison d’y être et d’en être de chacun.

 

 

Laurent AUSTIN

  • Laurent est diplômé de l’INSEEC - école de commerce à Paris. Il a passé les 20 premières années de sa carrière dans des fonctions classiques marketing, vente et conseil.
  • En 2016, il crée Youmanlink et propose des ateliers pour remettre l’humain au cœur dans l’entreprise en reconnectant les collaborateurs aux valeurs et à la raison d’être de celle-ci.
  • Après s’être formé aux méthodes d’Intelligence collective en 2018-2019, il conçoit et facilite des ateliers afin de redonner un cap commun aux équipes.
  • En 2020, il se forme à l’Institut Aristote pour accompagner les personnes en individuel afin de les aider à révéler leur nature profonde, identifier leur vocation et libérer leur pleine puissance dans un projet professionnel !

 

 

 

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